Délinquance
Avec 3.825.442 crimes et délits contre 3.974.694 en 2003, il s'agit de "très bons chiffres", a souligné M. de Villepin, en présentant à la presse les statistiques annuelles de la délinquance.
La baisse (8,4%) est encore plus importante pour la seule délinquance de voie publique (vols à main armée, vols avec violences, cambriolages, vols d'automobiles...).
Mais s'agissant des violences contre les personnes, si elles marquent une baisse pour la première fois, celle-ci (0,25%) ne satisfait pas le "patron" des quelque 270.000 policiers et gendarmes, qui veut "aller beaucoup plus loin". "Ce sera ma première priorité pour 2005", a-t-il assuré.
En matière de lutte contre le terrorisme, M. de Villepin a relevé "315 interpellations" en 2004 contre 247 l'année précédente, qui "ont permis la neutralisation de réseaux actifs sur notre territoire".
Il a notamment cité le démantèlement "par la DST de la structure française du Groupe islamique combattant marocain (GICM) à l'origine de l'attentat de Madrid et qui est liée à Al-Qaïda".
A ce propos, M. de Villepin, veut "prendre la mesure des nouveaux défis de la sécurité", du "profond changement" des menaces. Il a en particulier pointé le "caractère international et le fonctionnement en réseaux" de ces menaces, dont celle du "terrorisme islamiste", soulignant que la France "n'est pas un sanctuaire et doit rester vigilante et mobilisée".
Il a mis en avant "les connexions entre des individus liés au terrorisme international, des trafiquants de stupéfiants, des chefs de réseaux de contrefaçon". Pour lui, "le noeud de tous ces réseaux, c'est le financement" du terrorisme par le grand banditisme.
Quant à l'immigration irrégulière "les reconduites effectives à la frontière ont augmenté de près de 40%: nous sommes passés de 11.000 reconduites en 2003 à plus de 15.000 en 2004".
M. de Villepin propose la création d'un "véritable service central de l'immigration regroupant l'ensemble des services de l'Etat en charge de cette question", mais s'est déclaré opposé à la création d'un "quarante-troisième ministère", comme l'avait suggéré la veille son prédécesseur Nicolas Sarkozy.
Par ailleurs, le ministre veut les policiers et gendarmes "plus présents sur le terrain", mais pas n'importe comment: en faisant porter "les efforts là où c'est le plus nécessaire, le plus utile".
"Que les policiers et les gendarmes soient présents aux heures et aux lieux où le public ressent le plus l'insécurité" a demandé M. de Villepin, citant "les transports, les abords des écoles et les hôpitaux".
L'action des forces de sécurité doit se faire dans "le respect des règles de déontologie", a-t-il insisté en révélant qu'en 2004 "le nombre de révocations a été ainsi multiplié par deux". Il est passé de 70 à 134, a-t-on précisé place Beauvau.
Enfin, le ministre a "fixé trois priorités" à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme: mobilisation des forces de sécurité, protection renforcée "des lieux sensibles" et prévention. Il a affirmé qu'avec "182 interpellations, le taux d'élucidation des actes antisémites est très supérieur à la moyenne".